Entretien avec Bajram Jasari, responsable de la Formation professionnelle

Cher Bajram, tu es responsable de la Formation professionnelle chez Bouygues Energies & Services depuis le 1^er octobre 2020, mais tu connais l’entreprise depuis longtemps déjà. Peux-tu nous donner les grandes lignes de ton parcours professionnel?

Après mon apprentissage de 1997 à 2001, j’ai décidé en 2002 de suivre la formation continue de chef de chantier monteur au centre de formation EBZ (Elektro-Bildungs-Zentrum). Après avoir acquis de l’expérience durant quatre années et avoir fait l’école de recrues, je voulais à nouveau suivre une formation complémentaire. Un apprenti de dernière année m’a parlé de la formation continue de conseiller en sécurité électrique avec brevet fédéral, que j’ai donc effectuée en 2006 et 2007. Par ailleurs, j’ai également suivi les formations d’électricien chef de projet avec brevet fédéral et d’installateur-électricien EPS.

A quel moment as-tu opté pour une carrière dans le domaine de la formation professionnelle?

Pendant ces formations continues, j’ai rejoint E-Plan AG, une ancienne filiale du groupe Bouygues en Suisse, en juin 2008 en qualité de chargé de projet junior. Après avoir terminé mes formations continues, il était clair pour moi que je souhaitais m’engager dans le domaine de la formation. J’ai commencé à l’été 2011 à travailler comme chargé de cours à titre de fonction accessoire (2 cours par semaine) à l’Ecole professionnelle technique de Zurich, activité que j’exerce encore aujourd’hui avec passion. Depuis 2012, je travaille aussi comme expert dans le cadre des examens de fin d’apprentissage pour les installateurs-électriciens.

En octobre 2013, je suis passé de chef de projet à Account Manager chez Bouygues Energies & Services et j’ai dirigé le service Electricité jusqu’en 2020. De plus, durant cette période, j’étais responsable de la sécurité électrique au sein de l’entreprise et j’ai été chargé de la rédaction du concept de sécurité électrique et de la formation interne des collaborateurs.

Quel lien entretiens-tu personnellement avec le thème de la formation?

La formation, mais aussi le perfectionnement, ont pour moi une très grande importance et font partie intégrante de mon quotidien professionnel. C’est pour moi un sentiment formidable de pouvoir transmettre mes connaissances à des jeunes et de pouvoir partager avec eux mon expérience.

Sur quoi se concentre BYES dans le domaine de la formation? Quels aspects sont essentiels dans la formation au sein de notre entreprise?

Dans le cadre de la formation, nous accordons une place très importante à un accompagnement soutenu et complet des apprentis, qui va au-delà de la composante technique et couvre également les aspects scolaires et personnels. Avec pas moins de 21 métiers proposés en apprentissage, nous disposons d’une grande diversité en terme de formation. Outre les différents avantages qu’offre notre entreprise, je tiens à souligner le taux de maintien de 65% à l’issue de la formation ainsi que les possibilités de développement et les opportunités de carrière intéressantes.

Dans notre secteur, il n’est pas facile de pourvoir toutes les places d’apprentissage disponibles. Selon toi, quelles sont les raisons de cette évolution?

D’une part, cela est certainement dû au manque d’intérêt de nombreux jeunes concernant les métiers de la construction, ce qui est bien entendu dommage si l’on considère les possibilités d’évolution. D’autre part, la qualité des candidatures que nous recevons est souvent insuffisante. Souvent, les jeunes candidates et candidats sous-estiment les exigences scolaires requises pour ces métiers. Là aussi, c’est dû en partie au manque d’intérêt et à une mauvaise préparation.

Par quoi vas-tu commencer pour susciter l’enthousiasme d’un plus grand nombre de jeunes pour une formation technique dans notre secteur?

Je vais intensifier la coopération avec les écoles et les centres d’information professionnelle afin de mieux pouvoir présenter les métiers techniques et les excellentes perspectives qu’ils offrent aux adolescents, dès qu’ils sont dans la phase de choix d’un métier (degré secondaire II). Par ailleurs, nous voulons ouvrir encore plus les portes de Bouygues Energies & Services aux jeunes à l’avenir en organisant des séances d’information et des journées découverte et ainsi leur permettre de découvrir l’univers de la technique du bâtiment. Enfin, nous allons essayer d’atteindre les écolières et les écoliers grâce à de la publicité numérique ciblée afin de susciter leur enthousiasme aux métiers de notre secteur.

As-tu un message à faire passer aux jeunes qui seraient intéressés par un apprentissage technique?

Bien sûr! L’apprentissage d’un métier technique comporte de nombreux avantages pour les jeunes qui démarrent dans la vie. Les possibilités technologiques dans notre secteur se développent à une vitesse vertigineuse et les métiers techniques, notamment dans le domaine de l’électrotechnique et de l’informatique, vont devenir indispensables. Les métiers techniques ne pourront pas non plus être remplacés entièrement par un ordinateur ou des machines dans un avenir lointain. Grâce à notre système de formation duale, il est possible d’obtenir en plus un diplôme d’études supérieures au moyen de différentes formations continues.

Y a-t-il un ou une apprenti/e dont tu te souviens en particulier?

Oui, je garde un très bon souvenir d’un apprenti et son parcours me rend vraiment fier. Steve Morel a suivi l’apprentissage d’installateur-électricien CFC chez Bouygues Energies & Services et a décidé ensuite de continuer à se former. En février 2021, Steve a réussi l’examen du diplôme fédéral d’installateur-électricien (examen de maîtrise) et il est actuellement chef de projet et titulaire de l’autorisation d’installation (concessionnaire) chez Bouygues Energies & Services dans le domaine du Facility Management. Steve est le parfait exemple des possibilités inhérentes aux métiers techniques et bien sûr aussi une preuve vivante des possibilités de développement des talents et de carrière chez Bouygues Energies & Services, de l’apprenti au chef de projet – bien que le chemin ne s’arrête sûrement pas là.